Ben voyons!

Avec plus de 500 000 employé-es, l’État du Québec est le plus grand employeur du Québec. Il est suivi, loin derrière, par les marchés d’alimentation Métro, qui emploie autour de 60 000 personnes. Il a donc la responsabilité de montrer l’exemple en donnant de bonnes conditions de travail et des salaires décents. D’autant plus que cet argent, notre argent, investi dans les services publics, permet de créer une société plus égalitaire tout en faisant rouler l’économie. Dans les régions du Québec, particulièrement les plus éloignées, la présence d’écoles, d’établissements d’enseignement supérieur et d’établissements de santé et de services sociaux contribue grandement au développement régional et à la vitalité socioéconomique et culturelle, notamment en freinant l’exode rural.

Le salaire moyen au Québec est de 25,42$ de l’heure.

Toutes les Québécoises et tous les Québécois devraient pouvoir vivre décemment.

Selon les résultats d’une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), le revenu disponible annuel nécessaire pour une famille composée de deux adultes et de deux enfants se situe autour de 58 000 $. Celui d’une personne monoparentale avec un enfant est d’environ 38 000 $. Avec plus du tiers des travailleuses et des travailleurs qui gagnent moins de 25 $ l’heure et qui, bien souvent, vivent une situation de précarité (temps partiel, employé-es occasionnels, horaires coupés), le secteur public n’offre plus la possibilité de vivre décemment à bon nombre de ses employé-es.

Chaque année, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) procède à une comparaison de la rémunération et du salaire entre le secteur public et le reste du marché du travail. En comparant des pommes avec des pommes, c’est-à-dire des emplois comparables entre eux, l’ISQ arrive chaque année au même constat : la rémunération globale des travailleurs des services publics est inférieure à celle du reste du marché, même en tenant compte des avantages sociaux (le régime de retraite et les congés, entre autres). En 2018, l’écart sur le plan salarial était de 13,7 %, et sur le plan de la rémunération, il se chiffrait à 6,6 %.

Dans une période où les surplus budgétaires se chiffrent à plusieurs milliards, l’État du Québec a la possibilité d’investir des sommes importantes dans le salaire de ses employé-es. C’est aussi l’occasion de s’assurer que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs au Québec vivent de manière décente.

Au quotidien, plus de 1 500 000 personnes reçoivent un ou plusieurs services publics. Au cours d’une année, rares sont les Québécoises et les Québécois qui n’auront pas recours à un service ou à un autre.

Les travailleuses et les travailleurs des services publics sont partout. Souvent invisibles, ils améliorent notre vie au quotidien. Dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre, le gouvernement n’a plus le choix; il doit bonifier les conditions de travail et les salaires de ses employé-es, sinon, il devra expliquer aux Québécoises et aux Québécois pourquoi ils n’ont pas accès aux services auxquels ils ont droit.

De nombreuses faussetés et bien des préjugés circulent depuis trop longtemps sur le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP).

Non, la retraite n’est pas dorée pour le personnel des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Avec une rente moyenne annuelle de 19 710$¹, on ne peut pas dire que les travailleuses et les travailleurs des services publics soient particulièrement choyés en ce qui concerne leur revenu à la retraite.

Il est important de savoir que cette modeste rente de retraite est amassée par la travailleuse ou le travailleur des services publics pendant ses années à oeuvrer dans le secteur public; d’abord par les cotisations qu’elle ou il verse au RREGOP, qui se situent autour de 11% de son salaire, et ensuite par une part versée par le gouvernement lors de la prise de retraite. Cette participation de l’employeur est en réalité un revenu différé, puisqu’elle fait partie de la rémunération globale. Ce n’est donc pas un cadeau, mais bien du salaire légitimement gagné par la travailleuse ou le travailleur des services publics qui, par ailleurs, est aussi un contribuable qui paie des impôts et des taxes.

Au cours de la dernière décennie, le RREGOP s’est progressivement relevé de la crise économique de 2008, si bien qu’il est aujourd’hui en excellente santé financière. La dernière mise à jour de l’évaluation actuarielle indique que la caisse de retraite des personnes participantes est capitalisée à environ 107%, ce qui signifie que le régime peut répondre pleinement à ses engagements, tant envers les personnes déjà retraitées que celles à venir. Pourquoi le régime est-il en si bonne santé? Parce que les salarié-es de l’État ont toujours fait preuve de prudence et de responsabilité dans l’administration de leur régime et qu’ils ont à cœur la pérennité du RREGOP.

¹ Rapport annuel de gestion 2018 de la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances